Vive l'échoppe des perruques, soutenons les riches nobliaux face aux pauvres camelots du centre de notre royaume.

L'affiche est merveilleuse, Sigismond sort de son immense tour pour visiter ce Temple dédié au Bling-Bling.

Il est secondé par le soi-disant humble valet Sganarelle, qui serait quelqu'un parti de rien.

Il suffit d'un regard pour découvrir sa passion dévorante , celle de racheter pour une bouchée de pain une pauvre boutique à la dérive qui n'arrive pas à joindre les deux bouts.

Et alors, vous pensez que notre Souverain se soucie du prix des délicatesses bon marché le Vendredi et du prix des souliers d'occasion le Lundi .

Et ben non, il laisse ce requin des affaires étaler ses échoppes en péril à la sortie de son échoppe de perruques.

Comme c'est beau, la Marquise de la Bride est là pour verser des larmes de bonheur, l'archiviste du Château a même quitté ses livres poussièreux pour mimer un sourire, mais bon derrière ce vibrant hommage, chacun attend la chute du roitelet agonisant de son trône pour poster son noble fessier dessus.

Oh comme c'est beau la solidarité quand le navire coule, La Cour attend que le petit dauphin boit la tasse amère avant eux.

Pauvre Souverain, rien ne va plus dans son Royaume, les dettes filent au grand large et le voilà décoiffé, la perruque mal ajustée et une tache de vin sur son pourpoint .

" Nous sommes un peu endettés, mais cela ne touche en rien notre train de vie majestueusement démesuré." 

" Au Château, tout est permis, les jeux de hasard et de cartes sans garantie de remboursements."  

Et après sonne le glas des mauvais chiffres, la perte d'un million de pistoles par ici , de quelques autres millions par là.

La Marquise des Jeux, elle pleure et oui maintenant elle doit jouer l'acrobate pour expliquer que malgré cette énorme faillite, leur monarchie de pacotille pourrait s'en sortir.

Pour sûr, il suffit de créer de nouvelles taxes, une pour les redingotes trouées, une autre pour les souliers non vernis à l'entrée du Château.

Une aussi pour les commodités des chaumières mais l'Empire donnera-t-il son aval pour tout cela ?

Mais bon, nous sentons bien au timbre de sa voix qu'elle n'y croit pas vraiment et qu'il suffirait encore de quelques dettes surprises pour qu'elle quitte notre Royaume pour s'exiler sur une île paradisiaque.

Complètement noyé dans cette mauvaise passe, notre Souverain doit revenir aux vieilles taxes d'avant ( la Taille reviendra et puis après probablement les droits de passage).

Pour lui, il faut trouver un bouc-émissaire pour cette tragédie et l'Empire joue le rôle parfait. Malheureusement l'Empire ne chouchoute plus ses désinvoltures passées.

Et là surgit pour sauver notre pauvre Seigneur chevauchant son âne grisonnant, l'abbé de la Ritournelle qui lui indique une information capitale :

" Sire, c'est peut être en creusant partout dans notre Royaume, que nous trouverons le filon d'or et de diamants providentiel."

Mais bon face à ce déluge, le spectacle théâtral doit perdurer quoi qu'il en coûte.

L'Admiral des Joncquilles lui a décidé de s'absenter discrètement pour trouver le gîte et le couvert dans un autre Royaume, il sent bien que le vent est en train de tourner.

Notre Régent Tartuffe claque des dents pour trouver lui aussi un refuge car il se doute que l'Empire va faire la lumière sur l'origine de ce sinistre. Et après vient l'ode au Souverain chantée par la Marquise des Pleurs  :

"Vous êtes bon, vous êtes bonbon avec les pauvres des pauvres, vous agissez comme moi vous allumez trois bougies durant nos banquets pour penser à eux, à leur grande misère, à leur grande détresse. Et nous pleurons tous en choeur, en nous gavant de délicieux mets et repas, je ne suis pas prête à renoncer à tout cela malgré notre mauvaise fortune. Non je ne souhaite pas perdre mes bourrelets disgracieux dépassant de mon corset, pour des économies dérisoires."

Pour cette prestation pleine de cire-bottinades , La Cour lui remettra un navet de diamant.

Au Royaume du Bling-Bling clinquant, la démesure et le gaspillage seront -ils toujours de la partie ??

Quand La Cour du Château apprendra-t-elle à économiser ??

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